Le cancer, propos généraux

Le cancer est une maladie caractérisée par la prolifération incontrôlée de cellules. En se multipliant de façon anarchique, les cellules cancéreuses donnent naissance à des tumeurs de plus en plus grosses qui se développent en envahissant puis détruisant les zones qui les entourent. En détruisant son environnement, le cancer peut devenir un réel danger pour la survie de l’individu.

Qu’est-ce qu’une cellule cancéreuse ?

C’est une cellule qui devient totalement indisciplinée, suite à une agression ou un dommage et liée à une modification de la structure d’un gêne : on appelle ça une « mutation ». Parfois, l’agression est violente et courte. Le plus souvent elle est de faible intensité, mais s’étend sur une longue période.

Cette altération de la cellule constitue la base même de tous les cancers. La cellule n’arrête plus de se multiplier, et reste en vie dans un organe où habituellement les cellules meurent et se renouvellent rapidement. Cette prolifération va aboutir à la formation de la tumeur, qui, en se développant arrive à détruire les cellules normales avoisinantes.

Comment passe-t-on d’une cellule cancéreuse à un cancer ?

Une cellule cancéreuse se multiplie beaucoup : elle forme un regroupement de cellules. Ces cellules ne ressemblent plus beaucoup aux autres cellules voisines : leur noyau est plus gros, traduisant leur intense activité, parfois leur taille est également plus grande, voire énorme.

Il faut un regroupement d’environ 100.000 cellules pour que l’on commence à parler de tumeur. Une tumeur devient dangereuse quand les cellules cancéreuses au lieu de rester groupées les unes aux autres, commencent à former des extensions vers des zones voisines. Cette infiltration devient néfaste car les cellules cancéreuses commencent à détruire les cellules normales, et mettent en danger le fonctionnement de l’organe.

Qu’est-ce qu’une métastase ?

La cellule cancéreuse peut se «détacher» de la tumeur, migrer dans une autre partie du corps (par le sang ou par la lymphe) et s’installer dans un autre endroit, voire un autre organe pour créer une nouvelle tumeur. Les tumeurs créées dans un endroit différent sont appelées métastases. Ainsi, une métastase d’un cancer du sein située dans le poumon sera constituée de cellules de cancer du sein, etc.

En combien de temps se met en place un cancer ?

Le passage d’une cellule cancéreuse à une tumeur prend beaucoup de temps : plusieurs années. Ainsi, on sait qu’un cancer dépisté aujourd’hui correspond à un développement de cellules cancéreuses qui s’est étalé, de façon invisible, sur plusieurs années.

Comment un cancer se révéle-t-il ?

Suivant le type du cancer, la personne malade peut être alarmée par de multiples symptômes : comme l'apparition d'une petite `` boule `` anormale qui grossit progressivement, d'un ganglion anormalement gros, d'une modification progressive de la voix, d'un troubles du transit, d'une perte inexpliquée de poids, etc..

Le cancer en chiffres

En raison de l’augmentation et du vieillissement de la population, on assiste à une hausse du nombre de nouveaux cas de cancers : 355 000 nouveaux cas de cancer par an.

De ce fait, l’augmentation du nombre de cancer conduit à une augmentation du nombre de victimes. On assiste à 148 000 décès par cancer chaque année.

Hommes et femmes ne sont pas égaux devant la maladie : les hommes sont respectivement plus touchés par le cancer de la prostate, du poumon et du colon rectum, et les femmes, par le cancer du sein (1 femme sur 10), du colon et du poumon. Les individus ne sont pas non plus égaux face à l’âge auquel le cancer survient. L’âge moyen des personnes traitées pour un cancer est de 67 ans chez les hommes et 64 ans chez les femmes. Il est tout à fait possible de guérir de cette maladie car le nombre de personnes âgées de plus de 15 ans, en vie et ayant eu un cancer au cours de leur vie dépasse les 3 millions.

Cependant elle a des conséquences sur les individus, car 2 ans après le diagnostic du cancer, 3 personnes sur 5 ont conservé des séquelles.

Les patients sont financièrement soutenus pendant leur traitement : la prise en charge annuelle du cancer en France s’élève à 5,133 milliards d’euros.

Les causes connues : Informations générales

Les cancers surviennent généralement suite à des facteurs liés à notre mode de vie : la confrontation à des agents chimiques (le tabagisme, et les substances comme l’amiante), à des agents physiques (UV et les rayonnements radioactifs), ou encore suite à la contamination d’un virus ou au développement d’une bactérie.
L’hérédité est également un facteur qui favorise l’arrivée de cancer mais en n’est responsable que chez 5% des personnes atteintes.
L’âge, l’abus d’alcool, le surpoids et la mauvaise alimentation sont également des facteurs à ne pas négliger.

Risques

De nombreux agents chimiques sont cancérogènes. C’est le cas de la fumée du tabac contient plus de 50 substances cancérogènes. Elle est responsable de la majorité des cancers des poumons et des bronches, et à un degré moindre, des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, de la vessie car les substances contenues dans le tabac sont éliminées par les urines.

D’autres éléments auxquels peut être soumis l’individu sans qu’il en soit conscient, favorisent le cancer. L’amiante, par exemple, dont l’usage est interdit en France mais que l’on trouve encore dans certaines constructions anciennes, entraîne le cancer de la plèvre et celui des poumons causés par l’inhalation des ces fibres naturelles, nocives pour le corps.

Le mono-chlorure de vinyle (gaz toxique utilisé pour produire du plastique) et le benzène (liquide incolore utilisé pour fabriquer des parfums, médicaments, caoutchouc, pesticides..) provoquent des leucémies.

Les éthers de glycol présents dans les vernis, colles et peintures, sont fortement soupçonnés de provoquer des cancers de l’estomac, des cancers des testicules et des leucémies. Les individus ne sont généralement pas conscients d’être soumis à ces produits toxiques. Il est alors compliqué de les éviter.

    • Des bactéries et des virus peuvent également entraîner des infections pouvant se transformer en cancer. C’est le cas de la bactérie nommée« helicobacter » qui vit dans l’estomac humain et qui provoque des gastrites chroniques susceptibles d’évoluer en cancer de l’estomac.
    • Le papillomavirus humain, attrapé par voies sexuelles, est ainsi responsable de plus de 90% des cancers du col de l’utérus. Le virus de l’hépatite B, quant à lui entraîne des hépatites chroniques qui se transforment parfois en cancer du foie.
    • Parmis les agents physiques qui favorisent l’arrivée du cancer on trouve les ultra-violets (UVA et UVB). En effet, une exposition trop importante au soleil favorise le cancer de la peau.
    • On trouve également les radiations ionisantes qui proviennent d’un gaz radioactif, le radon, et sont émises naturellement par l’écorce terrestre. Elles sont artificiellement produites par la radiologie médicale et les déchets nucléaires. A fortes doses elles provoquent les leucémies, le cancer du poumon et le cancer des os.

Concernant le risque lié à l’hérédité, on estime que 5% à 10% des mutations génétiques à l’origine d’un cancer sont héréditaires. Il s’agit notamment du cancer du rein de l’enfant, du cancer de la thyroïde, de la rétine, du colon et du sein.

Pour conclure, des facteurs qui ont peu d’influence lorsqu’ils sont isolés peuvent avoir un effet important s’ils sont conjugués à d’autres facteurs : il s’agit de la potentialisation des risques de cancer. C’est souvent l’interaction de plusieurs causes combinées qui provoque la survenue d’un cancer.

Prévention

Prévenir le cancer, c’est diminuer le risque d’être confronté un jour à cette maladie. Les mutations conduisant au développement d’un cancer sont provoquées ou favorisées par des agressions provenant de notre environnement, de notre lieu de travail ou de nos habitudes et conditions de vie. Ainsi, les experts considèrent que 4 cancers sur 10 pourraient être évités en modifiant certains de ces comportements.

La prévention du cancer se fait d’abord par le biais de l’information et de la sensibilisation aux risques, souvent sous estimés par les individus. Il est recommandé de ne pas fumer, de modérer sa consommation d’alcool, d’avoir une alimentation diversifiée et équilibrée, de surveiller son poids, de pratiquer une activité physique régulière et d’éviter l’exposition aux rayonnements UV. Par ailleurs, les autorités sanitaires et l’État ont mis en place des mesures de prévention collective sur l’exposition à d’autres facteurs environnementaux méconnus.

Alimentation

L’alimentation fait partie des facteurs sur lesquels il est possible d’agir pour prévenir certains cancers.
Diversifiée et équilibrée, elle peut réduire le risque de développer cette maladie. Elle agit à la fois comme un facteur de risque (aliments qui, consommés en excès, favorisent le développement d’un cancer) et de protection (nutriments ou aliments reconnus pour leur rôle protecteur contre certains cancers).

Les aliments à « risque» :

Les facteurs qui augmentent les risques de cancers sont principalement les boissons alcoolisées, ainsi que l’excès de viandes rouges, de charcuteries et de sel.

Quand on parle de viandes « rouges », on fait référence à l’ensemble des viandes de boucherie : veau/bœuf, porc, agneau/mouton. Consommées en excès, elles favorisent le risque de développer un cancer colorectal. C’est aussi le cas des charcuteries (saucisson, saucisses, bacon, jambon).

La consommation excessive de sel, quant à elle, favorise le cancer de l’estomac.

Par ailleurs, la consommation excessive d’aliments trop gras et trop sucrés est en cause dans le surpoids et l’obésité, qui sont eux-mêmes associés à une augmentation du risque de cancer.

Ainsi, il est conseillé de :

Limiter la consommation de viandes rouges : il est recommandé d’en manger moins de 500 g par semaine et, pour compléter les apports en protéines, d’alterner avec des volailles, des poissons, des œufs ;

Limiter la consommation de charcuteries, en particulier très grasses et/ou très salées ;

Limiter la consommation d’aliments à forte densité calorique (sodas et autres boissons sucrées, viennoiseries, huile, beurre) : ces aliments riches en lipides (graisses) et/ou en glucides (sucres) contribuent à l’excès de poids

Limiter la consommation de sel et de produits salés : sel de table, sel de cuisson et aliments « transformés salés » (chips, fromages, plats composés, certaines soupes industrielles).

Les aliments « protecteurs » :

Il est prouvé qu’une alimentation riche en fibres alimentaires présentes dans les céréales complètes, les fruits, les légumes, les légumineuses, diminue le risque de cancer colorectal. On sait aussi que la consommation en fruits et légumes est associée à une diminution du risque de développer plusieurs cancers, notamment celui des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage, de l’estomac et du poumon. Ces aliments participent aussi à la prévention du surpoids et de l’obésité.

Ainsi, il est recommandé de : Consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour, soit environ 400 g : ces aliments jouent un rôle protecteur grâce à leur richesse en fibres, en vitamines et en minéraux. De plus, leur apport en calories étant peu élevé, ils contribuent à diminuer le risque de surpoids. Compte tenu de leur composition variée, tous les fruits et légumes présentent un intérêt car ils permettent de diversifier l’alimentation tout en apportant l’ensemble des nutriments dont l’organisme a besoin.

Attention : le riz, le blé, les pâtes, la semoule et les pommes de terre ne sont pas des légumes ;

Consommer aussi d’autres aliments contenant des fibres, comme les aliments céréaliers peu transformés (blé/riz complet, pâtes complètes) et les légumes secs. Surveiller son poids : il est recommandé de maintenir un poids normal pour réduire le risque de cancer (indice de masse corporelle (IMC) entre 18 et 25kg/m²). En effet, il est démontré que le surpoids et l’obésité augmentent le risque de développer certains cancers (cancers du sein chez les femmes ménopausées, de l’endomètre, du pancréas, du côlon-rectum, du rein, de la vésicule biliaire et de l’œsophage).

L’ensemble de ces recommandations sont également valables pour réduire les risques de développer d’autres pathologies chroniques : maladies cardiovasculaires, diabète de type 2.

Activité sportive

Pratiquer régulièrement une activité physique participe au bien-être et à la qualité de vie. C’est également bon pour la santé car faire de l’exercice réduit le risque de nombreuses maladies chroniques, et notamment de certains cancers. Les bienfaits de l’activité physique se font également ressentir pendant et après les traitements en cancérologie : elle améliore la qualité de vie des patients (anxiété, dépression, sommeil, image du corps, sensation de fatigue) et contribue à augmenter leur survie.

On observe que l’activité physique joue un rôle protecteur sur les risques de cancer du sein après la ménopause, ainsi que sur les risques de cancers du côlon et de l’endomètre. D’autres études suggèrent un effet protecteur de l’activité sportive sur d’autres types de cancers (prostate, poumon, pancréas) mais les données actuelles sont insuffisantes pour en tirer des conclusions.

De plus, l’exercice physique contribue également à limiter la prise de poids, autre facteur de risque de cancers.

Pour prévenir certaines maladies chroniques dont le cancer, il est recommandé aux adultes de pratiquer au moins l’équivalent de 30 minutes de marche rapide par jour, à réaliser de préférence par périodes d’au moins 10 minutes s’il n’est pas possible de le faire en une seule fois. Le plus important, c’est la régularité : l’idéal est de pratiquer tous les jours. Même chez vous ou à votre travail, il est possible de faire de l’exercice, par exemple en descendant une station avant votre arrêt habituel ou en empruntant les escaliers plutôt que l’ascenseur.

Vous pouvez compléter vos 30 minutes d’activité quotidienne par une heure d’exercice plus soutenu le week-end.

surpoids et obésité

Le surpoids et l’obésité sont reconnus comme des facteurs de risque de développer certains types de cancers. Or de nombreux Français y sont confrontés. Mieux les prévenir constitue un enjeu de santé important, non seulement pour lutter contre les cancers mais aussi contre d’autres maladies chroniques engendrées par une surcharge pondérale : maladies cardiovasculaires, diabète.

Après un cancer, il est également nécessaire de contrôler sa prise de poids afin d’éviter une récidive ou un autre cancer.
Actuellement, le surpoids concerne environ 32 % de la population adulte française, et l’obésité 15 %. Les hommes ont plus tendance à être en surpoids que les femmes, mais le nombre de personnes obèses est sensiblement égal pour les deux sexes.

Pour savoir si le corps souffre de surcharge pondérale, on calcule l’indice de masse corporelle (IMC) :

Si l’ IMC est :

< 18,5 kg/m², il s’agit d’une insuffisance pondérale

< 18,5 et < 25 kg/m², la corpulence est normale

< 25 et < 30 kg/m², il existe un surpoids

30 kg/m², il s’agit d’obésité.

La prise de poids a lieu lorsque :

Les apports caloriques sont excessifs (alimentation grasse, sucrée, pauvre en fibres, prise de boissons sucrées, portions de grande taille, consommation d’alcool, etc.)

Les dépenses énergétiques quotidiennes sont insuffisantes (inactivité physique et/ou sédentarité devant la télévision, les jeux vidéo, déplacements en voiture, métiers de bureau, etc.)

Perdre quelques kilos pour améliorer considérablement son état de santé :

Des études ont montré que perdre 5 % à 10 % de son poids améliore les bilans sanguins pour les lipides et glucides (cholestérol, triglycérides, et sucre), augmente la capacité respiratoire, réduit les handicaps liés à l’arthrose, diminue la pression artérielle, abaisse les risques de cancers et de diabète et augmente l’espérance de vie.

Exposition aux UV

S’exposer au soleil ou aux UV artificiels, peut causer un cancer de la peau. En France, on compte environ 70 000 cas de cancers cutanés, dont plus de 10 000 cas de mélanomes par an. L’évolution de la pratique du bronzage, ces 30 dernières années, a engendré à une forte augmentation des cancers de la peau, en particulier des mélanomes. Cependant, en étant bien informé, il est possible d’agir pour prévenir ce risque, et ce depuis le plus jeune âge. Le rayonnement ultraviolet (UV) est un rayonnement électromagnétique émis par le soleil ou par une source artificielle (comme les cabines de bronzage).

Au soleil, nous sommes exposés à deux types de rayons. Les UVA, capables de pénétrer profondément dans la peau, sont responsables de son vieillissement. Les UVB, principaux responsables des coups de soleil, sont près de 1 000 fois plus puissants que les rayons UVA. Les UV atteignent le corps quelque soit le temps : qu’il soit ensoleillé, nuageux, ou brumeux, la peau subit leurs assauts. L’environnement naturel (le ciment, la neige, l’eau et le sable) a tendance à les réfléchir, ce qui multiplie leur effet sur le corps. En atteignant la peau, les doses excessives d’UV agressent les cellules cutanées et peuvent provoquer des dommages irréversibles dans les gènes des cellules exposées. Les UVA et B sont tous deux dangereux pour la peau dans la mesure ou ils augmentent le risque de cancer.

Les carcinomes cutanés sont les plus fréquents, ils ont la forme d’un petit bouton ou d’une croûte blanche. Ils se soignent mais peuvent laisser des cicatrices. Ils sont le plus souvent liés à des expositions solaires chroniques au cours de la vie.

Les mélanomes cutanés sont bien plus graves : ces tumeurs malignes ressemblent le plus souvent à des grains de beauté mais avec des formes ou des couleurs anormales, et peuvent rapidement créer des métastases.

En 2012, le mélanome a touché 11 176 personnes et a causé 1 672 décès. On estime que deux tiers de ces cancers sont liés à des expositions excessives au soleil, principalement des expositions intermittentes et intenses pendant l’enfance.

Ces deux types de cancers sont tous deux liés à une surexposition au soleil au cours de la vie. Certains sont dus à une mauvaise protection solaire, d’autres à un temps d’exposition trop long.

Les rayonnements qui touchent la peau des enfants peut également conduire à un cancer à l’âge adulte.

Pour connaître votre niveau de risque, il faut savoir que nous ne sommes pas égaux face au soleil : certains types de peau le supportent mieux que d’autres.

Tous les types de peaux font l’objet d’une classification qui vous permettra de mesurer votre niveau de risque dû au soleil.

Cette classification repose sur des éléments comme la couleur des yeux et des cheveux, la teinte de la peau, la fréquence des coups de soleil et le type de bronzage (lent, progressif, rapide).
Par exemple, les personnes blondes ou rousses, qui ont les yeux et la peau clairs, sont plus exposées au risque de cancer que les personnes ayant la peau très mate, les cheveux et les yeux noirs.

Pour prévenir ces types de cancer, quelques règles sont à respecter :

> Quel que soit votre phototype, une protection solaire efficace et adaptée est indispensable pour réduire la pénétration des rayons UV dans la peau. Toutefois, elle ne suffit pas, à elle seule, pour limiter le risque de cancers cutanés.

> Eviter de s’exposer au soleil au milieu de la journée, soit entre 12h et 16h en France métropolitaine pendant l’été, car c’est le moment où les rayons solaires sont les plus intenses, donc les plus dangereux.

> Rechercher l’ombre dans toutes les activités de plein air en été. A la plage, le parasol est utile mais il ne protège pas intégralement des rayons du soleil. Si vous travaillez en extérieur, soyez vigilants à ne pas laisser votre peau sans protection.

> Sortir couvert : la protection vestimentaire est celle qui stoppe le mieux les UV. Au soleil, il est important de porter des vêtements limitant les parties découvertes du corps (tee-shirt, pantalon léger) ; un chapeau à bords assez larges ; des lunettes de soleil avec filtre anti-UV (norme CE, catégorie 3 ou 4) et montures enveloppantes.

> Renouveler fréquemment l’application de crème solaire haute protection anti-UVB et anti-UVA : la crème solaire est un complément aux autres précautions visant à protéger les zones découvertes du corps : même performante, elle ne filtre pas la totalité des UV. Elle doit être appliquée toutes les deux heures car son efficacité diminue avec la transpiration et les baignades. L’utilisation d’une crème solaire ne doit pas vous conduire à augmenter la durée d’exposition solaire.

Prévenir le cancer face aux rayonnements UV artificiels :

Les UV artificiels dispensés par les appareils de bronzage sont reconnus comme cancérigènes depuis 2009. Pourtant, de nombreuses idées fausses banalisent et encouragent la pratique du bronzage artificiel en la présentant comme utile, voire bénéfique pour la santé, alors que ce n’est pas le cas.

Voici quelques clés pour mieux comprendre les dangers de cette exposition :

– Une pratique aussi dangereuse que l’exposition au soleil sans protection

– Une séance de 15 minutes dans une cabine de bronzage en France correspond à une exposition de même durée sur une plage des Caraïbes, sans protection solaire. Certes, le bronzage artificiel peut sembler plus sûr car il entraîne moins fréquemment l’apparition de coups de soleil, en raison d’un rayonnement pauvre en UVB, et il n’est pas associé à une sensation de chaleur aussi marquée que celle du soleil, faute d’émission d’infrarouges. Toutefois, augmenter votre dose totale d’UV reçue en une année en vous exposant aux UV artificiels, c’est augmenter sensiblement votre risque de développer un cancer de la peau. En effet, ces UV sont essentiellement constitués de rayonnements UVA, qui pénètrent facilement la peau et induisent des lésions cellulaires difficiles à réparer. Ils sont ainsi impliqués dans l’apparition de cancers cutanés. Plusieurs études ont mis ce risque en évidence, en particulier quand cette exposition commence avant l’âge de 30 ans.

– Les UV des lampes à bronzer favorisent l’apparition prématurée de signes de vieillissement cutané

Le rayonnement des lampes de bronzage par UV est plus fortement composé d’UVA que les rayons du soleil. Il pénètre dans les couches profondes de la peau et en altère l’élasticité de façon irréversible. Des signes de vieillissement cutané (rides, affaissement de la peau) apparaissent ainsi prématurément. Cet effet est encore plus prononcé après des expositions répétées aux UV artificiels qu’après des expositions répétées au soleil.

– S’exposer aux lampes de bronzage par UV ne prépare pas la peau au soleil

La pigmentation de la peau acquise par les séances d’UV artificiels ne confère pas une protection efficace vis-à-vis d’expositions ultérieures au soleil. Elle peut même procurer un faux sentiment de sécurité, incitant à ne plus respecter les principes de prévention solaire adéquats.

> L’exposition artificielle aux UV ne contribue pas, ou très peu, à la production de vitamine D

Cette vitamine, nécessaire notamment à la fixation du calcium sur les os, est produite par l’organisme à partir d’expositions aux UVB, mais aussi absorbée par voie digestive. Or les lampes de bronzage artificiel émettent une faible quantité d’UVB, rayons également responsables des coups de soleil. C’est pourquoi l’exposition aux UV artificiels ne permet pas d’augmenter son taux de vitamine D. Dans le cas d’une carence, la seule solution efficace consiste en une complémentation par voie orale, qui vous sera prescrite par votre médecin.

> De nouvelles réglementations renforcent la sécurité mais n’éliminent pas le risque de cancer

La réglementation française vise à réduire le risque d’exposition à des doses trop fortes (brûlures), à éviter l’utilisation d’appareils défectueux et à informer l’utilisateur des risques liés à l’exposition aux UV artificiels. Deux arrêtés publiés en octobre 2014 renforcent ces dispositions, à la fois pour améliorer la sécurité des usagers et pour mieux les informer sur les risques qu’ils encourent, notamment de cancers cutanés. Toutefois, aucune disposition règlementaire encadrant l’activité du bronzage artificiel ne peut prétendre éliminer le risque de cancers de la peau associé à cette pratique.

Environnement

5 à 10 % des cancers seraient liés à des facteurs environnementaux, selon l’Institut de veille sanitaire. Les liens entre l’environnement et l’apparition de certains cancers font l’objet de nombreuses études. Certains d’entre eux sont prouvés : radon, pollution atmosphérique, particules fines dont Diesel, et d’autres sont toujours en cours d’investigation.

L’environnement, un impact difficile à évaluer :

Évaluer la cancérogénicité d’une substance présente dans notre environnement est une tâche délicate parce qu’un cancer résulte d’expositions successives ou simultanées à plusieurs facteurs, qu’il peut s’écouler de nombreuses années entre l’exposition et l’apparition de la maladie, et que l’on sait encore mal estimer le risque de cancers associés à des niveaux d’exposition faibles mais chroniques à ces substances.

Pour savoir si une substance peut favoriser le développement d’un cancer, il faut pouvoir l’isoler des autres facteurs de risque, pour évaluer sa toxicité et en mesurer l’impact. La complexité de ce sujet rendent difficile l’affirmation de chiffres. Elles peuvent conduire soit à une surestimation ou à une sous évaluation de la responsabilité de l’environnement dans les causes de cancers.

La pollution atmosphérique

L’air que nous respirons est pollué par toutes sortes de composants, d’origine naturelle ou issus des activités humaines, notamment les transports, le chauffage, l’industrie et l’agriculture. Les dernières données scientifiques disponibles confirment que l’exposition prolongée à des niveaux élevés de pollution atmosphérique constitue un facteur de risque non négligeable de cancers du poumon. Une des solutions pour prévenir le cancer consiste à réduire au maximum les émissions de polluants dont les particules fines issues du Diesel. Une importante quantité de polluants de diverses natures circulent dans l’atmosphère. Certains de ces polluants proviennent de phénomènes naturels (éruptions volcaniques, émission de pollens), ou de l’activité humaine (trafic automobile, chauffage par combustion de bois, production d’électricité, activités industrielles et agricoles). La composition et la quantité de ces polluants dans l’air extérieur varient dans l’espace et dans le temps. Elles dépendent également des conditions météorologiques.

Depuis Octobre 2013, les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont la certitude que la pollution atmosphérique est cancérigène pour l’homme. C’est surtout l’exposition chronique à la pollution atmosphérique (déjà connue pour augmenter les risques de plusieurs maladies respiratoires et cardiaques), qui peut provoquer des cancers du poumon.

Cependant, même si la pollution atmosphérique peut engendrer l’arrivée d’un cancer, c’est le tabac qui en est le premier responsable.

Les pouvoirs publics prennent des mesures pour réduire la quantité de particules émises. Les principales mesures de prévention consistent à limiter les émissions de polluants dans l’atmosphère. La priorité est la réduction d’émission des particules les plus fines, qui pénètrent profondément dans les poumons et qui sont donc les plus toxiques.

En milieu urbain, le trafic routier émet environ 50 % des particules fines, diffusées avant tout par les moteurs Diesel suite à une combustion incomplète du gazole. En France, où la réglementation fixe des normes pour la qualité de l’air avec des valeurs limite maximum à ne pas dépasser, près de 80 sites de capture mesurent en permanence la concentration de ces particules sur le territoire. En cas de dépassement, les pouvoirs publics locaux peuvent notamment décider de réduire la vitesse sur certains tronçons de route. La combustion du bois augmentant le taux de particules dans l’atmosphère, les pouvoirs publics locaux peuvent aussi décider d’interdire les feux de forêts et de jardin, ainsi que l’utilisation de certains moyens de chauffage à base de bois.

Le Plan Particules, adopté en 2010, prévoit plusieurs autres actions concrètes dans le but de réduire de 30 % les émissions de particules fines d’ici à 2015.

– Le radon C’est un gaz radioactif, souvent méconnu, qui se trouve naturellement dans les sous-sols rocheux. Inoffensif à l’air libre, s’il s’accumule dans une pièce en quantité suffisante , il a des effets néfastes sur la santé. Le radon est un gaz inodore et incolore qui provient de la désintégration radioactive naturelle de l’uranium contenu dans les roches granitiques et volcaniques. Dans les espaces ouverts, ce gaz s’échappe dans l’atmosphère et se disperse rapidement. Mais dans les espaces clos où l’air est confiné (grottes, caves, pièces d’habitation), sa concentration peut être multipliée par cinquante. Il s’infiltre dans les bâtiments, s’y accumule puis pénètre dans les voies respiratoires.

Plusieurs études prouvent qu’une exposition régulière à de fortes concentrations de radon, pendant de nombreuses années, augmente le risque de développer un cancer du poumon. Plus l’exposition est intense et longue, plus le risque est élevé. Selon les estimations de l’Institut de veille sanitaire (InVS), entre 5 et 12 % des décès par cancer du poumon en France seraient imputables au radon. Ce dernier est reconnu comme agent cancérigène pulmonaire par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1987. En France, bien que méconnu il constitue le 2e facteur de cancer du poumon, après le tabac. Cependant, le tabac et le radon sont lié : les effets nocifs des deux éléments se cumulent, ainsi les fumeurs ont nettement plus de risque que les non-fumeurs de développer un cancer du poumon à la suite d’une exposition. L’association« tabac + radon» induit des effets qui feraient plus que s’additionner sur la probabilité de développer un cancer du poumon.

Comment se tenir a distance d’un gaz inodore et incolore ? Le radon n’est pas visible, en revanche, si vous habitez dans les Vosges, le Massif Central, la Bretagne, les Alpes et la Corse, vous devez savoir que vous vous trouvez dans une zone exposée au radon. Voici quelques astuces pour éviter que ce gaz s’accumule dans un espace clos :

> L’empêcher d’entrer : grâce à des procédés de construction qui assurent une bonne étanchéité entre les murs et le sol (vide sanitaire, dallage, colmatage des passages des canalisations).

> Renouveler régulièrement l’air intérieur, en aérant quotidiennement les pièces ou en installant des ventilateurs.

Si votre habitation principale, ou votre maison de campagne, est située dans une région à risque, il vous est possible de mesurer la concentration de radon chez vous à l’aide de dosimètres.
Après mesure, si cette concentration est considérée comme importante, vous pouvez demander un diagnostic à une entreprise spécialisée qui viendra chez vous pour analyser les conditions d’étanchéité et de ventilation de votre maison. Elle vous proposera des solutions pour y remédier.

Les pesticides

Les pesticides ont été fortement utilisés par l’agriculture intensive à partir de la seconde moitié du 19ème siècle en France. Ils désignent les produits à usage agricole (insecticides, fongicides, herbicides), les biocides et les antiparasitaires à usage vétérinaire ou humain.

Cette forte utilisation de produits a entraîné la présence de résidus toxiques dans l’environnement, issus de la dégradation des pesticides.

Certains sont issus de molécules aujourd’hui interdites, quelquefois depuis de nombreuses années mais qui, du fait de leur persistance dans l’environnement (eau, sol), peuvent conduire à une exposition des populations.

On les retrouve dans l’eau des rivières et des nappes phréatiques, dans l’air et dans les eaux de pluie. On en retrouve également dans les aliments tels que les fruits, les légumes, les céréales et les produits d’origine animale (œufs, lait, viande, poisson).

Où sommes nous exposés aux pesticides ?

Les pesticides sont partout, De ce fait, toute la population y est confrontée lors d’usages domestiques, de contact avec des milieux contaminés (sol, air extérieur et intérieur, poussières, surfaces, etc.) ou de consommation d’eau ou de denrées alimentaires contenant des résidus. Cependant ce sont surtout les personnes qui y sont confrontées dans le cadre professionnel (lors de la fabrication ou de l’utilisation de ces produits) qui sont le plus dangereusement exposées.

La contamination peut se faire par voies respiratoire, cutanée, ou par ingestion.

Les conséquences de cette exposition sont souvent difficiles à connaître car les effets des faibles doses, des mélanges ou des expositions de longue durée sont mal connus. Toutefois, des études ont démontré l’existence d’un lien entre l’utilisation prolongée de pesticides et un sur-risque de cancer chez les adultes et les enfants.

Le CIRC a évalué et classé une soixantaine de pesticides au regard de leur caractère cancérigène pour l’homme. Les pesticides ayant un caractère cancérigène avéré sont les pesticides arsenicaux, utilisés dans l’agriculture notamment pour traiter vignes, pommes de terre et arbres fruitiers. Trois autres familles de pesticides entrent dans la catégorie des cancérigènes probables.

19 autres types de pesticides sont classés dans la catégorie « cancérigènes possibles ».

Les perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme. Leur spécificité est de pouvoir imiter certaines hormones, ce qui peut interférer avec le fonctionnement de notre système endocrinien, induisant des effets potentiellement néfastes sur l’organisme d’un individu ou de ses descendants. Ces substances chimiques, capables d’altérer le fonctionnement de notre organisme, se trouvent dans l’air, l’eau et les aliments (migration de substances depuis l’emballage, contamination des sols de cultures, résidus hormonaux dans la viande), et s’accumulent au fil de la chaîne alimentaire pour se concentrer dans ses derniers maillons.

Bisphénol A, dioxines, phtalates, chlordécone : ces noms sont ceux des perturbateurs endocriniens les plus connus. En dehors de circonstances accidentelles, nous sommes exposés à de très faibles doses de multiples perturbateurs endocriniens de manière simultanée et continue.

En revanche, en milieu professionnel, les doses d’exposition peuvent être plus importantes. Les secteurs concernés par ces perturbateurs endocriniens, tant au niveau de la production que de l’utilisation sont l’agriculture (à cause de la manipulation de pesticides), l’industrie pharmaceutique (par la production d’hormones), l’industrie chimique (par la fabrication des pesticides matières plastiques).

L’exposition aux perturbateurs endocriniens est aujourd’hui suspectée d’être responsable d’une augmentation du nombre des cancers thyroïdiens, de la prostate, du sein et de l’ovaire, et du testicule.

L’action des pouvoirs publics contre les PE

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) réalise des travaux d’évaluation du risque, de veille scientifique et de référence sur les perturbateurs endocriniens. Elle soutient par ailleurs des travaux de recherche via son Programme national de recherche en environnement-santé-travail (PNR-EST).

Le 29 avril 2014, le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie a adopté une Stratégie nationale contre les perturbateurs endocriniens, qui a pour objectif de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux PE. Par ailleurs, des rapports d’évaluation des risques relatifs à cinq perturbateurs endocriniens (méthyltert-butyléther, toluène, n-hexane, cis-CTAC, O-phénylphénol) seront bientôt publiés. Ces expertises visent les expositions aux préparations (peintures, colles, parfums d’ambiance pour voiture…) pouvant contenir ces substances.

Au niveau européen, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et la Commission européenne travaillent en lien avec les autorités des Etats membres dans l’objectif d’identifier les critères pertinents pour classer ces substances.

Bisphénol A : réduire l’exposition des femmes enceintes et des jeunes enfants

Le bisphénol A (BPA) est classé comme toxique pour la reproduction humaine. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rapporte un risque potentiel pour l’enfant à naître de femmes enceintes exposées. Ce risque est lié à une modification de la structure de la glande mammaire chez le fœtus.

L’alimentation constitue ainsi la principale source d’exposition de la population.

Par précaution, l’interdiction d’utiliser du BPA sera étendue à tous les contenants alimentaires en 2015.

A titre individuel, il est recommandé aux femmes enceintes et aux parents de jeunes enfants d’éviter d’utiliser de la vaisselle en polycarbonates (elle est transparente, très rigide et difficilement cassable). S’ils s’en servent tout de même, il est conseillé de ne pas réchauffer de nourriture dans ces contenants et de ne rien y verser de très chaud.