Le cancer de l'ovaire

    • Les cancers de l’ovaire se développent à partir des cellules qui composent les ovaires. Dans 90 % des cas, c’est la surface externe des ovaires (cellules épithéliales) qui est touchée. On parle d’adénocarcinome.
    • Chaque cancer est unique et se définit notamment en fonction de son type histologique (type de cellules impliquées), de son stade (jusqu’où les cellules cancéreuses se sont-elles propagées ?), et de son grade, c’est-à-dire son degré d’agressivité.
    • Le choix des traitements est adapté à votre situation. Plusieurs médecins de différentes spécialités se réunissent pour évaluer les différentes options de traitements possibles dans votre cas, en prenant en compte les caractéristiques de la maladie, mais également votre âge et votre état de santé général.
    • Le traitement des cancers de l’ovaire repose principalement sur la chirurgie, qui vise à supprimer la totalité de la tumeur et de ses éventuelles extensions en dehors des ovaires. Dans la grande majorité des cas, il est recommandé de retirer les deux ovaires, les deux trompes de Fallope et l’utérus. D’autres organes proches des ovaires peuvent également être retirés si le cancer s’y est étendu. Des échantillons de tissus sont systématiquement prélevés à différents endroits de l’abdomen, afin de les analyser et de préciser le degré d’extension du cancer. Dans des cas plus rares, une chirurgie conservatrice peut être envisagée. Elle consiste à laisser en place un ovaire, une trompe de fallope et l’utérus, afin de rendre possibles les grossesses ultérieures.
    • Une chimiothérapie peut être nécessaire, soit avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et faciliter son extraction, soit après la chirurgie, pour la compléter et limiter les risques de récidive.
    • Lorsqu’une chirurgie ne peut être envisagée à cause de l’étendue trop importante de la tumeur, la chimiothérapie est le traitement principal du cancer.
    • Votre prise en charge est globale et comprend non seulement le traitement du cancer lui-même, mais aussi le traitement, voire la prévention lorsque cela est possible, des effets secondaires de la maladie et des traitements, notamment la fatigue, la douleur ou la souffrance morale.

Les facteurs de risques

Le cancer de l’ovaire concerne environ 4 400 personnes par an. C’est le 7ème cancer le plus fréquent chez la femme. Il apparaît le plus souvent après la ménopause. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans.Dans environ 1 cas sur 10, le cancer de l’ovaire a une cause génétique. Une consultation d’oncogénétique est proposée à toutes les femmes de moins de 70 ans atteintes d’un cancer de l’ovaire, afin de rechercher une éventuelle cause génétique du cancer.

Les symptômes

Le cancer de l’ovaire provoque peu de symptômes. De ce fait, il est souvent diagnostiqué de façon tardive, lorsque des cellules cancéreuses ont atteint d’autres organes du bassin. Néanmoins, quelques symptômes peuvent être révélateurs, notamment tout signe abdominal anormal que ce soit une gêne, une pesanteur ou une constipation, d’apparition récente et durant depuis plus de un mois. Au moment du diagnostic et après la chirurgie, les médecins étudient précisément l’étendue du cancer afin de déterminer son stade et de vous proposer le ou les traitements les mieux adaptés.

Les trois grades du cancer

Le grade du cancer correspond à son degré de malignité, c’est-à-dire à son agressité. Il est déterminé par l’analyse au miscroscope de cellule cancéreuses prélevées lors de la chirurgie ou lors d’une biopsie. En analysant les cellules cancéreuses, les médecins observent la vitesse à laquelle elles se multiplient et leur ressemblance avec des cellules normales :

    •  plus les cellules cancéreuses se multiplient rapidement (nombre de mitose), plus elles sont agressives;
    • plus les cellules cancéreuses sont différentes des cellules normales, plus elles sont jugées agressives. Les cellules normales du corps ont chacune des spciéficités, qui permettent de différencier une cellule osseuse par exemple. lorsqu’une cellule devient cancéreuse, elle perd peu à peu ses spécificités d’origine. Elle devient indifférenciée, c’est-à-dire qu’on finit par ne plus reconnaître son tissu d’origine. Les cellules cancéreuses qui ressemblent encore à des cellules normales (bien différenciées) sont moins agressives que les cellules cancéreuses indifférenciées.

Il existe trois grades, numérotés de 1 à 3, dans lequel le cancer est ensuite classé en fonction de ces deux critères :

Le grade 1 correspond aux tumeurs les moins agressives, qui se développent lentement et sont bien différenciées;
Le grade 2 est un grade intermédiaire,
Le grade 3 correspond aux tumeurs les plus agressives qui se développent rapidement et présentent un risque élevé de se disséminer dans d’autres parties du corps.

Le grade du cancer de l’ovaire est déterminant pour le choix d’un traitement complémentaire après la chirurgie, en particulier lorsque le cancer est découvert à un stade précoce.

Les traitements

    D’une manière générale :

    • La chirurgie est le traitement principal du cancer de l’ovaire. Elle a pour objectif de guérir du cancer en supprimant la totalité de la tumeur. Elle peut être le seul traitement nécessaire si le cancer est détecté à un stade précoce et qu’il paraît peu agressif
    • Une chimiothérapie est souvent administrée après la chirurgie, pour éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses restantes et réduire le risque de récidive.
    • Dans certains cas, la chimiothérapie peut être réalisée avant la chirurgie, pour réduire la taille de la tumeur et faciliter l’opération.
    • Lorsque le cancer est découvert à un stade très avancé, la chimiothérapie peut être le seul traitement utilisé.

     

    Le choix des traitements est réalisé en fonction du stade et du grade du cancer, c’est-à-dire de son étendue et de son degré d’agressivité.

Stade IA et IB de grade 1

Le cancer est limité aux ovaires et n’est pas agressif.La chirurgie est le seul traitement recommandé. Elle consiste à retirer les ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus. Chez les femmes jeunes désirant avoir une grossesse, un traitement conservateur peut être discuté : il consiste à n’enlever que l’ovaire atteint et la trompe de Fallope qui lui est liée.

Stade IA et IB de grade 2

Le cancer est limité aux ovaires et peu agressif. La chirurgie est le traitement principal. Elle consiste à retirer les ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus. Une chimiothérapie peut être discutée mais elle n’est pas toujours nécessaire.

Stade IA et IB de grade 3 et stade IC

Le cancer est limité aux ovaires et est agressif. Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie d’une chimiothérapie.

Stades II, quel que soit le grade

le cancer s’est étendu localement, aux organes du bassin. Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie d’une chimiothérapie.

Stades IIIA et IIIB

Le cancer s’est étendu au péritoine, sous forme de métastases de moins de deux cm de diamètre. Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie d’une chimiothérapie.

Stade IIIC

Le cancer s’est étendu au péritoine, sous forme de métastases de plus de deux cm de diamètre ou aux ganglions pelviens. Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie ou éventuellement précédée d’une chimiothérapie.Une chimiothérapie intrapéritonéale peut être discutée : elle consiste injecter les médicaments de chimiothérapie directement dans la cavité abdominale, au cours d’une chirurgie. Lorsque le cancer s’est étendu au-delà du péritoine (foie, poumons), la chimiothérapie est le traitement principal. La chirurgie n’est pas systématique. Elle peut être discutée au cas par cas, si le chirurgien pense pouvoir enlever la totalité de la tumeur, ainsi que les métastases.