Le foie est un organe vital qui possède de nombreuses fonctions. Il fabrique la bile, filtre le sang, stocke le glucose et produit des substances indispensables au maintien de l’équilibre dans l’organisme.

Le cancer du foie le plus fréquent est le carcinome hépatocellulaire ou hépatocarcinome. Il se développe à partir des cellules spécialisées du foie, les hépatocytes. Les autres formes de cancers du foie et leurs prises en charge ne sont pas développées dans ce dossier.

On estime à environ 8 200 le nombre de nouveaux cas de cancer du foie en France en 2011, dont près de 80 % concernent des hommes.

Le développement d’un cancer du foie survient le plus souvent au cours de l’évolution d’une maladie chronique du foie comme une cirrhose ou une hépatite B ou C et dans de rares cas sur un foie sain.

Une consommation régulière de boissons alcoolisées, le tabagisme, les hépatites B et C font partie des facteurs de risque qui favorisent le développement du cancer du foie. Les symptômes d’un cancer du foie sont peu spécifiques. Une série d’examens est indispensable pour établir le diagnostic d’un cancer du foie et évaluer l’état du foie.

Le choix des traitements est adapté à votre situation. Lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), plusieurs médecins de spécialités différentes se réunissent pour discuter des meilleurs traitements possibles dans votre cas. Ils se basent pour cela sur des recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également vous proposer de participer à un essai clinique.

Il existe quatre types de traitement du cancer du foie : l’ablation partielle, la greffe de foie, la destruction tumorale percutanée et la chimiothérapie.

L’ablation partielle du foie est le traitement principal lorsque le foie fonctionne normalement. C’est une opération chirurgicale qui consiste à retirer la partie du foie sur laquelle la tumeur s’est développée.

La greffe de foie est le traitement de référence lorsque le foie ne peut plus fonctionner normalement. La greffe permet de traiter le cancer et la maladie chronique du foie en remplaçant le foie atteint par un foie sain.

La destruction tumorale percutanée par radiofréquence est une alternative à la chirurgie, selon la taille et la localisation de la tumeur dans le foie. Cette technique utilise la chaleur pour détruire la tumeur en passant à travers la peau.

La chimiothérapie permet de ralentir le développement du cancer lorsqu’il n’est pas possible d’enlever la tumeur. Elle est administrée sous deux formes différentes : la chimioembolisation et la thérapie ciblée.

L’équipe qui vous prend en charge est constituée de professionnels de différentes spécialités : hépato-gastroentérologue, chirurgien, oncologue médical, radiologue interventionnel, pathologiste. Ces professionnels travaillent en collaboration au sein de l’établissement de santé dans lequel vous recevez vos traitements et en lien avec votre médecin traitant.

L'alcool

La consommation d’alcool est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers dont le cancer du foie.

Une consommation répétée et prolongée sur le long terme de boissons alcoolisées, peut endommager le foie et provoquer une cirrhose. La cirrhose augmente fortement le risque de développer un cancer du foie.

En cas de consommation excessive d’alcool, il est donc très important de déterminer l’état du foie afin de savoir s’il y a un risque de cirrhose, ou si cette maladie est déjà présente. Dans ce cas, une surveillance régulière et adaptée permet de prévenir et détecter précocement les complications, dont le cancer du foie. N’hésitez pas à en parler à votre médecin généraliste pour qu’il puisse mettre en place une surveillance adaptée du foie.

Pour les personnes dépendantes à l’alcool, à tout âge, que la dépendance soit ancienne ou récente, des aides adaptées existent. (lien vers la page « la prise en charge d’une addiction»)

La consommation d’un à plusieurs verres de boissons alcoolisées par jour, même si elle n’entraîne pas de dépendance et de cirrhose du foie, est également considérée comme un facteur de risque.
Votre prise en charge est globale et comprend par ailleurs tous les soins et soutiens complémentaires dont vous pourriez avoir besoin pendant et après les traitements tels qu’un soutien psychologique pour vous et vos proches, des conseils sur votre alimentation, la prise en charge d’une éventuelle addiction ou un accompagnement social.

Le suivi après les traitements est adapté à votre situation, il est fait par l’équipe médicale qui vous prend en charge en lien avec votre médecin traitant.

L'hémochromatose

L’hémochromatose est une maladie liée à un excès de fer dans l’organisme.

L’hémochromatose désigne une surcharge en fer dans le foie. C’est une maladie génétique qui augmente le stockage par le foie du fer circulant dans le sang. Cet excès de fer sur le long terme provoque une inflammation du foie qui, si elle n’est pas prise en charge, peut conduire à une cirrhose et à un cancer. Dépistée et prise en charge à temps cette maladie n’entraîne le plus souvent pas de complications.

Pour en savoir plus sur cette maladie, consultez le site de l’association Hémochromatose France.

La stéatose hépatique

La stéatose hépatique désigne un excès de graisse dans le foie.

Des désordres métaboliques, dont le diabète, le surpoids et l’obésité, peuvent conduire à un excès de graisses dans le foie. Cette affection, dénommée stéatose hépatique non alcoolique, est fréquente et peut conduire à des atteintes au foie favorisant la survenue d’un cancer. Le plus souvent cet excès de graisses est facilement détecté et pris en charge avant l’arrivée de complications.

Lorsqu’une personne présente un ou plusieurs facteurs de risque, elle bénéficie d’un suivi particulier pour surveiller l’évolution d’une maladie au foie. Ce suivi permet de faire le diagnostic d’un cancer du foie avant l’apparition de symptômes.

Les facteurs de risque

    • L’alcool
    • Les hépatites B et C
    • Le tabac
    • L’hémochromatose
    • La stéatose hépatique

Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. Il peut s’agir par exemple d’une habitude de vie (tabagisme, consommation régulière d’alcool) d’un élément de l’environnement ou encore d’une prédisposition génétique. La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer.

A l’inverse, un cancer peut aussi parfois se développer sans qu’il soit possible de le relier à un facteur de risque connu.

Plusieurs facteurs de risque du cancer du foie sont identifiés : l’alcool ; les hépatites B et C ; le tabac ; l’hémochromatose, maladie liée à un excès de fer dans l’organisme ; la stéatose hépatique, un excès de graisse dans le foie.

Les hépatites B et C

Les virus des hépatites B et C sont des facteurs de risque importants du cancer du foie. La plupart du temps, ces virus sont éliminés naturellement par l’organisme. Parfois l’infection virale persiste et devient chronique. Elle provoque une inflammation du foie appelée hépatite (qui donne son nom au virus) et qui peut au fil du temps évoluer en cirrhose et en cancer du foie. Des gestes de prévention permettent d’éviter les hépatites.

Le site Hépatite info service informe sur les situations à risque, le dépistage, la prévention, les traitements disponibles et la vie quotidienne des malades.

Le tabac

La consommation de tabac est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers dont le cancer du foie.

Le site Tabac Info Service répond à toutes vos questions sur le tabac et vous informe des moyens pour arrêter.

Symptômes ou dans quelles circonstances peut-on suspecter un cancer du foie ?

Chez une personne atteinte d’une maladie chronique du foie

Lorsqu’une personne est atteinte par une maladie au foie, le cancer est fréquemment découvert lors d’un examen de suivi de cette maladie. Une personne atteinte d’une hépatite ou d’une cirrhose alcoolique effectue ainsi une échographie tous les 6 mois pour surveiller l’état du foie. La présence d’une masse suspecte sur le foie peut être découverte lors de cet examen.

Chez une personne sans de santé connu au foie

Le cancer du foie peut rester longtemps silencieux, sans provoquer de symptômes. Lorsque des signes apparaissent, comme de la fatigue ou des troubles digestifs, ils ne sont pas suffisants pour orienter vers un diagnostic de cancer.

Certains signes peuvent néanmoins conduire un médecin traitant à demander des examens complémentaires :

    • une masse détectée au niveau du foie, à droite du ventre juste sous les côtes,
    • des symptômes digestifs tels qu’une perte d’appétit ou des nausées,
    • un ictère, le nom scientifique de la jaunisse, qui rend la peau et le blanc des yeux jaunâtre, fonce les urines et entraîne des démangeaisons sur la peau appelés prurit,
    • un épanchement de liquide, appelé ascite, qui remplit et fait gonfler le ventre,
    • de la confusion et des tremblements, signes d’une cirrhose au stade avancé.

     

    Si le médecin l’estime nécessaire, une échographie et une analyse de sang peuvent être alors prescrites. La prise de sang sert à évaluer le fonctionnement du foie. L’échographie permet de repérer la présence d’un nodule suspect. Des examens complémentaires sont nécessaires pour établir le diagnostic de cancer.

Le diagnostic

    • Dans quelles circonstances peut-on suspecter un cancer du foie ?
    • Diagnostiquer et décrire le cancer
    • évaluer l’état du foie

Lorsqu’un cancer du foie apparaît, c’est le plus souvent sur un foie déjà fragilisé, généralement par une cirrhose alcoolique ou une hépatite virale. La découverte d’un cancer du foie se fait alors fréquemment lors du suivi de cette maladie. Elle peut également se faire chez une personne en bonne santé mais les symptômes de la maladie sont alors souvent tardifs et peu spécifiques d’un cancer.

Une série d’examens permet d’établir le diagnostic, de décrire le cancer et l’état du foie, pour adapter au mieux les traitements.

Diagnostiquer et décrire le cancer

Diagnostiquer et décrire le cancer

Différents examens sont nécessaires pour repérer et décrire la présence d’une éventuelle tumeur. Une échographie permet de voir si une masse suspecte, ou nodule, apparaît sur le foie.

Un scanner du thorax, de l’abdomen et du pelvis permet de confirmer le diagnostic de cancer du foie évoqué par les résultats de l’échographie. Il permet également de repérer d’autres nodules et d’éventuelles extensions de la tumeur sur d’autres organes (ganglion, os, poumon, glande surrénale, péritoine).

Une IRM peut aussi être effectuée en complément ou en remplacement du scanner. L’IRM donne des images précises de la tumeur et permet de voir une éventuelle extension vers des vaisseaux sanguins du foie.

En complément des examens d’imagerie, une analyse de sang est effectuée pour mesurer une substance, l’alpha-foetoprotéine, que l’on retrouve présente dans le sang lors d’un cancer du foie. Enfin une biopsie, c’est-à-dire un prélèvement de cellules du foie, est parfois pratiquée si les examens précédents n’ont pas permis de confirmer avec certitude le diagnostic de cancer.

Evaluer l'état du foie

Lorsqu’un nodule est découvert, des examens sont effectués pour évaluer le fonctionnement du foie et la présence d’une éventuelle maladie comme la cirrhose ou l’hépatite. Cette observation oriente le choix des traitements et permet de prévenir d’éventuelles complications. Une analyse de sang est réalisée. Elle permet de mesurer la prothrombine et l’albumine qui sont des protéines produites par le foie. Si ces protéines sont en quantité insuffisante dans le sang, ce peut être le signe d’un fonctionnement insuffisant du foie.

Une fibroscopie oesogastroduodénale est également effectuée. Le médecin peut ainsi repérer la présence de varices dans l’œsophage ou l’estomac qui sont la conséquence d’une atteinte du foie. Ces varices peuvent entraîner des complications, notamment des saignements, lors des traitements du cancer, il est donc nécessaire de les repérer et de les prendre en charge au besoin.

Enfin, il peut-être nécessaire d’effectuer une biopsie si ces examens ne suffisent pas à bien caractériser l’état du foie.

Quatre types de traitements peuvent être utilisés pour prendre en charge un cancer primitif du foie : la chirurgie par ablation partielle du foie, la greffe de foie, la destruction à travers la peau et la chimiothérapie.

De manière générale :

    • la chirurgie par ablation partielle du foie permet d’enlever la tumeur lorsque le foie fonctionne normalement ;
    • la greffe de foie (ou transplantation hépatique) permet à la fois d’enlever la tumeur et de traiter une cirrhose lorsque le foie ne fonctionne plus normalement ;
    • la destruction à travers la peau (destruction tumorale percutanée) est une alternative à la chirurgie pour enlever les tumeurs de petite taille, lorsque leur localisation dans le foie le permet ;
    • la chimiothérapie (par chimioembolisation ou par thérapie ciblée) vise à diminuer la taille de la tumeur et à ralentir le développement de la maladie.

Le choix de vos traitements est fait en fonction de votre situation personnelle et selon des critères précis.

Des soins et soutiens complémentaires sont également nécessaires pour lutter contre les conséquences de la maladie et des traitements : prise en charge de la douleur, soutien psychologique, conseils diététiques, traitement des effets secondaires, aide aux démarches adminisratives et sociales, etc. Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’équipe soignante ou par des professionnels spécialisés.