Le dépistage

Le dépistage est une démarche qui vise à détecter, au plus tôt, en l’absence de symptômes, des lésions susceptibles d’être cancéreuses ou d’évoluer vers un cancer. L’intérêt du dépistage est de pouvoir ainsi détecter plus précocement un cancer, de mieux soigner le patient, de limiter la lourdeur des traitements et des séquelles éventuelles et d’augmenter ses chances de guérison. Il est aujourd’hui possible de dépister ou de détecter précocement certains cancers. Le dépistage peut être réalisé soit dans le cadre d’un programme organisé par les autorités de santé publique (cancer du sein, cancer colorectal), soit de façon individuelle à l’initiative du professionnel de santé ou du patient (cancer du col de l’utérus, mélanome).

Le dépistage s’adresse à tout le monde, à partir d’un certain âge : cela concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans pour les cancers du sein, toutes les femmes entre 25 et 65 ans pour les cancers du col de l’utérus, les hommes et les femmes entre 50 et 74 ans pour les cancers du colon et du rectum.

Il permet d’identifier les personnes pour lesquelles des examens complémentaires sont nécessaires.

Comment se passe le dépistage ?

Pour proposer un dépistage, il faut tout d’abord disposer d’un examen, appelé test, permettant de détecter les personnes de la population qui sont plus susceptibles que d’autres d’être porteuses d’un cancer à son début, voire d’une lésion préalable à l’apparition d’un cancer et pour lesquelles il faudra faire un bilan complet.

    Le test peut être :

    • un examen radiologique comme la mammographie pour le cancer du sein,
    • un examen des cellules par le microscope comme le frottis cervical pour les lésions du col de l’utérus
    • une recherche d’un saignement anormal du tube digestif, comme l’Hemoccult II pour les polypes et les cancers du colon et du rectum.

Le dépistage est-il toujours fiable ?

Pour être utile, le test de dépistage doit bien identifier les sujets auxquels il faut proposer des examens complémentaires. Il devrait être positif chaque fois qu’il est fait à une personne porteuse d’une lésion à traiter et négatif chaque fois qu’une personne n’a aucune lésion.

Cependant aucun test n’étant fiable à 100 %, il y aura forcement quelques erreurs :

– Le test peut être positif et les examens complémentaires démontreront l’absence de lésion suspecte : ce résultat sera dit «faux positif».

– Le test peut être négatif alors que la personne a déjà un cancer, ou une lésion précancéreuse : ce résultat est dit «faux négatif».

Un bon test doit réduire au maximum le nombre de «faux positif» (il doit donc être spécifique) et le nombre de «faux négatif» (il doit donc être sensible).

Enfin étant donné son utilisation à grande échelle (des millions de personnes, voir tableau), le test ne doit pas entrainer de nocivité. Les conditions de réalisation de ces tests doivent être rigoureuses et l’assurance de leur qualité est un des éléments majeurs de la mise en place des programmes de dépistage.

Nombre d'examens de dépistage devant être réalisés annuellement en France

    • Cancers du sein (Femmes de 50 à 74 ans) : 3 720 000 mammographies
    • Cancers du col de l’utérus (Femmes de 25 à 65 ans) : 5 millions de frottis cervico-vaginaux
    • Cancers du colon et du rectum (Hommes et Femmes de 50 74 ans): 8 millions d’Hemoccults II

    Le principe du dépistage est de détecter, de mettre en évidence, en l’absence de signes cliniques ou de symptômes, des lésions qui sont susceptibles d’être cancéreuse ou de le devenir. Faire un test de dépistage c’est permettre :

    • de diagnostiquer un cancer à un stade débutant, pouvoir mieux le traiter : dans la plupart des cas, plus le cancer est dépisté tôt, plus le traitement est efficace, plus les chances de guérison sont grandes
    • d’éviter l’apparition d’un cancer en repérant et en traitant des lésions ou anomalies avant qu’elles ne transforment en cancer.

    Il n’existe pas de test de dépistage pour tous les cancers. Pour qu’un dépistage soit mis en place, un certains critères relatifs à la maladie (fréquence, gravité, processus de développement), au test de dépistage et aux traitements doivent être remplis :

    • Maladie fréquente et entraînant une mortalité importante ;
    • Évolution de la maladie connue et phase de développement de la maladie sans signes
    • Extérieurs (phase infra clinique) assez longue pour permettre un dépistage;
    • Fait de détecter plus tôt la maladie apportant un réel bénéfice (mortalité diminuée, traitement plus facile à supporter, meilleure chance de guérison) ;
    • Maladie découverte à un stade précoce pour lequel il existe un traitement efficace ;
    • Test de dépistage (examen de référence) :
      – Sensible (capable de diagnostiquer la maladie chez la personne malade)
      – Spécifique (capable de donner un test positif seulement chez la personne atteinte)
      – Acceptable pour le patient : simple, facile à faire, sans danger;
      – Fiable et peu coûteux.

    L’intérêt de réaliser un dépistage, l’âge auquel il faut le faire, la fréquence, les moyens de surveillance varient selon les personnes en fonction du contexte médical. C’est le médecin qui décide avec la personne en fonction des éléments cliniques de l’intérêt de réaliser le dépistage.